Après Slap Shot, Les Boys, Maurice Richard et Lance et Compte, voilà que la nouvelle comédie Goon entre dans le club sélecte des films acceptables sur le hockey.
Réalisé par Michael Dowse, ce film, mettant en vedette Seann William Scott (American Pie et Les grands frères), Jay Baruchel (Le Trotsky et L’apprenti sorcicer) et Marc-André Grondin (C.R.A.Z.Y et 5150 rue des Ormes), raconte l’histoire drôlement touchante d’un dur à cuire (Scott) et de son ascension dans le milieu du hockey semi-professionnel.
Sans grande surprise, la trame narrative du long métrage est toute sauf originale. L’histoire du « pauvre type qui devient un héros en faisant ses preuves après s’être relevé de quelques embûches » ne conquit plus beaucoup de cinéphiles. Les péripéties sont faciles à prédire et manquent de singularité.
Heureusement, le jeu des acteurs nous fait vite oublier la médiocrité du récit. Seann William Scott est crédible dans son rôle d’épais sympathique. Il nous charme dès le début du film avec son regard niais et ses expressions incrédules.
Le Montréalais Marc-André Grondin excelle dans son interprétation de Xavier Laflamme, un jeune joueur de hockey québécois drogué et blasé. Il nous fait aimer son personnage piteux et vulnérable tout en le rendant détestable.
L’acteur Jay Baruchel joue avec justesse le meilleur ami du dur à cuire. Il nous fait rire à plusieurs reprises avec ses manières assez explicites d’encourager son pote.
Côté technique, l’utilisation des plans rapprochés sur la patinoire rajoute du réalisme à l’action. Les acteurs donnent l’impression d’être d’excellents patineurs. Les scènes de bataille sont bien chorégraphiées. Les coups n’ont pas l’air planifié contrairement à plusieurs comédies de la sorte.
Avis aux cœurs sensibles, certaines parties de Goon pourraient vous donner des haut-le-cœur. Le sang ne ressemble aucunement à du ketchup!
Malheureusement, les dialogues manquent un peu de diversité. L’usage du célèbre mot commençant par la lettre « F » est abusif. Cet excès de sacres rend les échanges verbaux entre les personnages redondants et uniformes. Dommage, car le répertoire des mots grossiers n’est pourtant pas mince!
Cependant, la trame sonore ajoute au côté comique du film. De grands opéras jouent en arrière-fond des scènes « dramatiques » rendant la gravité des événements cocasse et légère. Impossible de garder son sérieux lors de ces moments…
Le plus gros bémol? La fin de Goon nous laisse sur notre faim! Le récit se termine abruptement sans situation finale. Il n’aurait suffi qu’à terminer avec une scène clichée digne des nombreuses comédies américaines de catégorie B pour boucler la boucle.
Bref, Goon ne remportera jamais d’Oscars ni de Génie. Cependant, il demeure efficace pour faire rire les sportifs de salon. Messieurs, voici l’occasion parfaite de payer la traite à vos « chums de gars » ! Mesdames, ce film est à proscrire à moins que vous ne possédiez un petit côté garçon manqué…
La bande-annonce du film ici